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Everybody's doing it so why can't i ?

1 avril 2012

Virée Balkanique

Virée Balkanique

La clé entre parfaitement dans le barillet. Le cliquetis du diesel chante sa mélodie rauque du ralenti en fa mineur: Moteur !
Je m'assois, accroche ma ceinture, baisse le pare-soleil et enfourne le dernier Cd de Severina Vuckovic dans la bouche de mon Blaupunkt 2X20 Watts vintage. Pendant que le violon à la sauce klezmer introduit sa mélodie tzigane, mon amie Tom-Tom m'assure une arrivée probable vers les 16h23 en entonnant un sensuel : Tournez à gauche. Je ferme alors la portière, jette un œil dans le rétroviseur et démarre avec mon équipée en direction du soleil levant.
Cette année, je pars vers les Balkans et celle qui chante dans les haut-parleurs de mon bolide est croate. Je ne la connais pas vraiment. Tout du moins pas plus que sa terre européenne réputée pour ses mystères, ses différences, son histoire, ses beautés naturelles et architecturales, ses guerres... Tout ce que je sens par contre, c'est qu'elle m’appelle fortement pour toutes ces raisons.
Je fais partie de cette génération qui a vécu la guerre en Yougoslavie de façon indolente, incrédule et fantasmée.  J’en mesurais à  l’époque très mal le poids et le contenu historique.  Il m’en reste quelques vagues sentiments comme celui  d’avoir été content pour tous ces gens qui allait pouvoir enfin goûter à la « liberté  capitaliste » et que les Croates allait être libéré du joug de l’oppresseur Serbe.  Aïe!! Double Aïe !! Ça commençait mal…
Au cours de mon voyage initiatique et de mes nombreuses lectures, je me suis aperçu que j’étais mis à mal par les stéréotypes téléguidés de ma société occidentale. J’ai perçu que ce monde des Balkans dont je ne connaissais que l’éclatement en fanfare médiatique et rouge-sang en avait pris plein la gueule au travers des siècles en étant pris en tenaille entre des mondes que tout oppose…
severinaAutoroute A29, 2km, Je mets mon clignotant, tourne à droite, passe la troisième et prends la nationale pour rejoindre l’autoroute. Au bout du ruban d'asphalte, je devine déjà la Slovénie, la Croatie, le Monténégro et la Bosnie tant fantasmés pendant l'hiver. Dans mes hauts parleurs, Severina Vuckovic chante toujours sa variété des Balkans. « Hrvatski reperi dignite malo hajku » sont quelques paroles de « Hrvatica ».  Son accent  serbo-croate ou devrais-je dire croato-serbe (même si dans les faits c’est bien de la même langue dont on parle) roule les R et sonne à mon oreille comme du russe.  Je n'y comprends rien mais je m’imagine une histoire de patriotisme, de nation, de guerre et de femmes qui pleurent en bloquant mon régulateur sur 120 Km/h. Cette fois, j'ai décidé d'éviter Paris en passant par Amiens pour rejoindre Reims. Techniquement, c'est plus long mais en pratique, on gagne du temps en évitant les ralentissements de la capitale. Les collines du pays de Bray défilent avec la mélodie de Severina. " Hrvatica " a été enregistré 10 ans après la signature des accords de Dayton-Paris. Le 14 décembre 1995, la Croatie, la Serbie, La Bosnie sont défigurées et enfin un accord à été trouvé; scellant ainsi la partition du pays d'enfance de Severina, la Yougoslavie...
Il est midi passé quand je dépasse la cathédrale de Reims où furent sacrées toutes les têtes couronnées de notre pays. C'est juste le temps de s'arrêter sur une aire de repos bien mérité afin d'entamer le samos 99 sur du pain frais de ce matin. Quarante minutes et un pipi après, je suis de retour aux commandes de mon fier et vert ludospace. Je remets le contact et me laisse emporter par la plage 2 de l'album « dalmatinca » d’encore la même Severina vuckovic. Je pense à elle, à son pays, a sa sex-tape faussement dévoilée et aux doubles croches ronronnées par la basse synthétisée qui m’emmènent tout doucement vers la Lorraine.
Je passe la frontière allemande après Forbach au son du mélancolique « ‘Ko to pita ». Il pleut. Mes essuies glaces ont du mal à chasser les larmes du ciel et celles de la voix de Severina. J'accélère. Il me faut passer rapidement Pirmasens pour pouvoir apercevoir le château de Trifels où fut enfermé mon voisin Orivalais de 800 ans, Richard cœur de Lion. Le roi d’Angleterre  y fut enfermé en 1192 au retour de sa 3eme croisade. Libéré contre forte caution, il fit ensuite construire le fameux château Gaillard aux Andelys puis un autre à deux pas de chez moi sur la Seine en amont de Rouen à Orival.  J’avais déjà croisé sa trace à Dürnstein en Autriche en juillet 2010. Là il avait été enfermé par un autre seigneur lors de la même croisade...  L'éjection automatique interrompt mes pensées. Je change de Cd. Celui qui me tombe sous la main est le dernier album solo de Severina: «Zdravo, Marijo!». Dès l'intro, l'arpège en Solmin7(b5) me réconforte à peine avec la variété de la chanteuse croate la plus connue. Au fond, à l'horizon, le ciel bleu refait son apparition à l'approche de la vallée du Rhin vers Karlsrühe. A ce moment précis, ni lui, ni moi et ni la carte de mon parcours ne savons encore comment tournera ma virée balkanique…

carte générale click on the road map for more details

 

 

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29 octobre 2011

Sortie 1 : Tübingen

Tübingen

balkans 2011 011C’est à Tübingen en Allemagne que tout a commencé.
Après avoir roulé mes huit heures et essuyé l’inévitable trafic autour de Stuttgart, je me suis dirigé vers le Sud dans la vallée du Neckar pour une étape méritée.Dans mes enceintes, à l'arrivée en pays Souabe, les powerchords  en Ré tout court  de «Beweg dein arsch» de la chanteuse allemande Lafee. Sorte d’hybride coincée entre Avril Lavigne et Tokyo Hotel, elle sonne aussi faux que la star ac’ allemande dont elle est issue.. Tübingen est une ville universitaire très accueillante.  Son architecture médiévale préservée de la guerre est typique du Jura souabe et sa position au bord du Neckar fait d’elle une base romantique rêvée pour des vacances paisibles. C’est en me promenant sur la place du marché (Am markt) que j’ai rencontré karl. Enfin, c’est plutôt Karl qui m’a rencontré…

tubingenbalkans 2011 006La première image que l'on perçoit en arrivant à Tübingen, C'est la vue romantique et bucolique partagé de l'Eberhardsbrücke. D'ici on perçoit l'accord parfait entre la rivière Neckar encore petite et les façades souabes arborant une palette de couleurs vives si particulière à l'Allemagne. Un vert "Derrick" par-là, un jaune "le renard" par ici, un rose "Papa Shultz" ailleurs... Une vraie poésie des couleurs!

Au loin, la tour Hölderlin du poête du même nom dont je ne connais pas encore les vers que j'imagine du plus haut romantisme allemand.

 balkans 2011 007Sur le Neckar, de petites gabarres semblables à des gondoles se faufilent. A mi-chemin entre le marais poitevin et Venise, ces barques à perches sont appréciés des promeneurs.  Adossés sur une planche et avec pour consigne j'imagine de ne pas trop bouger, les promeneurs doivent faire Achtung! sinon tout le monde se retrouve dans le Neckar.

 

balkans 2011 005

DSC_0036L'intérieur de la ville est tout aussi coquet et propre. Les quelques villes du Bade-Wurtemberg qui n'ont pas subies les assauts de la 39-45 sont très bien conservées. Ici, une belle maison, plus loin une église, un château et une mairie dite rathaus dans la langue de Goeth qui force le respect.

  

 

 

balkans 2011 014

La place principale de la ville est le "highlight" qu'on ne peut pas rater car la ville n'est pas très grande. C'est ici, sur son marché que Karl m'a interpellé pour me parler de Tübingen. Il a débarqué comme ça de son étal de marché en me pointant du bout de son épée. Il siégeait ainsi sur la couverture en papier glacé d’un de ces livres grands formats que l’on trouve seulement  dans les « bonnes » librairies de vacances.  Karl était statufié dans une armure de bronze, posé sur un piédestal et surmonté de son intriguant patronyme : Eberhard V de Wurtemberg. Au fil de son ouvrage, j’ai appris que la place principale de tübingen était encadrée du best of des maisons à colombages de l'époque médiévale et que l'hôtel de ville datait du 15ème.

 

DSC_0048DSC_0050Karl m'a montré et fait toucher ces murs décorés de gravures à même la pierre. Il m'a dit que l'on appelait ça un sgraffite. Je ne lui ai pas dit que j'avais déjà vu ce procédé décoratif en visitant Prague à noël 2010. C'est en allant vers la belle fontaine de Neptune d’origine Renaissance qui fait cœur à la place qu'il m'a entretenu sur son université. Fondée en 1477, c’est une des plus anciennes d’Allemagne. Elle abrite l'institut culturel franco-allemand et elle est célèbre pour ses différentes facultés en sciences humaines, naturelles et de Théologie. Pour la philosophie, Hegel ; en astronomie, Kepler et en théologie, joseph Ratzinger alias benoit 16 sont passés par ses murs.karl-Eberhard

DSC_0056

 

 

 

 

 

 

 

DSC_0062Plus tard, Karl m'a emmené marcher sur le jardin du château Hohentübingen. Sur le médaillon du portail renaissance daté de 1600, on y trouve l’inscription de l’ordre de la couronne d’Angleterre « honi soit qui mal y pense ».  La signification de ces mots français nous ramène à l’ordre de la jarretière fondé en pleine guerre de 100 ans par Edouard III roi d'Angleterre.  A l’époque, les rois anglais parlaient vieux François ! 

 

 

DSC_0068Le panorama sur la ville de Tübingen vue du château avec au fond le Jura souabe vers Bad Urach

 

 

 

 

 

 

DSC_0081Le centre ville de Bad Urach. Village typique au pied du Jura souabe. Une belle ballade mène au cascade d'Urach. Karl Eberhard V de Wurtemberg a du forcement aussi y passer de longs moments. 

 

 

 

 

 

DSC_0100Une magnifique promenade à la cascade d'Urach.  Ses eaux coulent vers le Neckar qui rejoindra plus au Nord le Rhin. Situé à l'entrée de la ville, un petit parking emmène le promeneur vers des panneaux indiquant les differentes randonnées. Pour rejoindre le bas de la cascade en 30 minutes, il faut prendre impérativement à droite.  Par la gauche, c'est une tout autre ballade qui vous emmène en haut d'une colline sur laquelle sont érigés les ruines d'un chateau médiéval qu'Eberhard V a connu en meilleur état. le Hohenurach burg. Comptez 3 heures  pour faire le grand tour. 

 

 

 ***Camping***:  Un petit camping sympa 3 étoiles, le Neckarcamping est à 5 min en voiture au Sud-Sud-Ouest de la ville. Situé le long du Neckar sur Rappenberghalde 61, il offre peu de place et d'infrastructures genre prise de courant pour les tentes.  On s'insurge car on commence à avoir la bad habitude de voir la part belle au camping-cars et caravanes. Pas d'espace-jeu, pas de moustiques mais des sanitaires exceptionnelles comme d'habitude en Allemagne et un petit resto. Proprio sympa. De toute façon, c'est à prendre ou à laisser car il n'y a pas d'autres choix si vous voulez dormir en tente à Tubingen.

 

 

 

 

28 octobre 2011

Sortie 2: Ljubljana

Ljubljana

stau

De Tübingen d'où je suis parti,  j'ai croisé la cathédrale d’Ulm à la frontière bavaroise puis Augsbourg dans les plaines avant d'approcher Munich. J'y ai appris un mot allemand : STAU.  Ça veut dire bouchon et tous les panneaux digitaux de l'autoroute l'arborent fièrement en lettre majuscule sur le ring munichois. Mine de rien,  je me faufile entre les travaux permanents d'une des plus vieilles autoroutes d'Europe et après un regard interrogatif adressé au stadium Allianz Arena, j’oblique vers le Sud-est en direction de la  chaîne des Alpes. a10Comme sur les cartes postales, de grands chalets bavarois avec  géraniums aux fenêtres apparaissent et le relief commence à se rider. Plus loin, quelques églises à bulbes fraichement repeintes se dressent dans un décor d'alpage printanier. Des vaches, des vélos, des randonneurs heureux, une pente à 5% puis derrière un promontoire,  l'apparition d'une presque mer intérieure: le Chiemsee.  Ce nouveau décor balnéaire est composé de baigneurs, de canots, de voiliers par dizaines et d’une île qui abrite le château Herrenchiemsee construit par Louis II de Bavière à l’image du château de Versailles. La bâtisse princière trône ainsi les pieds dans l’eau devant sa majesté les Alpes. La montagne aux alentours montre sans pudeur ses contours de plus en plus tourmentés par les soubresauts de l'écorce terrestre à l'approche de L'Autriche. Sur mon destrier à essence diesel, je flirte gaiement avec ce décor idyllique pendant quelques précieuses minutes avant d’apercevoir un panneau portant l'inscription : Osterreich 1500m.

vignette autricheA l’arrivée sur Salzburg,  on s’acquitte d’une vignette autoroutière de 8€ avant de s’autoriser  un arrêt toilette express bien mérité.  En repartant, on jette un dernier regard attendri en direction de la citadelle et on change de cap. (voir: voyage en mittel-europa: étape 10: Salzburg) Du plein Est, on naviguera désormais plein Sud.

 
graz-villachA partir de ce point départ de l'autoroute autrichienne A10, on traverse les Alpes en 2 heures 30. On y  croise d'abord le fameux nid d'aigle d’Hitler  toujours debout au-dessus de la vallée de la Salzach. Ce bâtiment devenu restaurant est construit sur un éperon rocheux qui culmine à 1834 mètres.  Des efforts techniques et humains considérables furent mis en œuvre pour le bâtir afin de montrer la puissance et la force de détermination du 3ème Reich. Offert en cadeau d'anniversaire pour les 50 printemps du Führer, c'est le seul bastion encore debout de cette triste période de l’Allemagne Nazie. En contrebas du refuge, sur l'autre versant, vers Berchtesgaden en Allemagne, tous les chalets-bunkers du berg Hof ont été rasés. Pas de plaques commémoratives, pas de traces pour ne pas donner de crédit, juste du silence et du néant pour oublier le néant.
Une trémie couverte, un tunnel, une ombre portée par la montagne et quelques notes de musique me rappelle à ma traversée des Alpes. Un tunnel payant  à 5€  en plus de la vignette me fait définitivement sortir de mes songes autoroutiers. Ils appellent ça l’extra-toll les malins!!  De l’autre côté du long tunnel Tauern de 6,5km: des forteresses anciennes, des églises à bulbes et des vaches qui paissent tranquillement. Elles regardent blasées les milliers de camions et de touristes qui comme moi  traversent et polluent ce coin de paradis. Dans mon CD Blaupunkt , imperturbable, on chante encore.
pano-villachBientôt, des panneaux indiquent l'Italie à droite et la Slovénie tout droit aux alentours des lacs de Villach. Ils me font signe que nous ne sommes plus très loin du Karawanken. Ce dernier tunnel de presque 8km porte le nom de la montagne qui fait office de frontière entre l'Autriche et la Slovénie. Les casemates de l'entrée du tunnel sont les anciens postes-frontière entre le bloc de l'Ouest et l'ex-Yougoslavie.  A l'époque, on ne devait pas passer aussi rapidement. Un nouvel octroi de passage est demandé, il est de 6.50€ pour la traversée.  On nous rappelle également avec un sourire libéral que les autoroutes slovènes sont soumises à une vignette comme en Autriche. Celle-ci est hebdomadaire ou mensuelle!  15€ ou 30€!!! On voudrait me déplumer?? Un rapide calcul mental m'amène à un total autour des 80€ de péage pour rallier la Normandie à la Slovénie. Ça peut paraître beaucoup mais c’est toujours moins que la voie franco-italienne où les péages sont beaucoup plus nombreux et parfois plus cher à l’instar du tunnel du Mont blanc. Je passe ma traversée du Karawanken à débattre intérieurement sur les arguments des pro-vignettes et ceux des pro-péages au kilomètre. A ma sortie, je penche plutôt pour l’option vignette.  La lumière m’aveugle, je baisse le pare-soleil et je me glisse entre les monts slovènes.  Le décor y est alpin comme en Autriche.  Seule diffère la langue des panneaux publicitaires. Le pays semble aussi riche que son voisin septentrional.  Au fur et à mesure, les bulbes des églises commencent à se transformer, à s’italianiser.  La Slovénie est appelée la Suisse des alpes du Sud. Je commence à comprendre pourquoi quand un panneau me renvoie à ma réalité. Ca y est, Je suis à Ljubljana en Slovénie.
ljubljana 

J’ai trouvé Milan Fras grâce à Karl Eberhard dans le quartier du Metelkova. (Voir virée balkanique: sortie 1: Tübingen) Situé derrière la gare centrale, ce quartier abrite des squats, des ateliers d’artistes indépendants et une ambiance fraternelle, alternative et sauvage à la fois. Des fresques murales, des happenings contemporains, un certain quelque chose de Berlin me donnent les premières notes de cette escapade slovène.

metelkova metelkova2


balkans 2011 813balkans 2011 815Tout en chantant, Milan m’emmène en quelques pas au cœur d’une cité baroque très colorée, riche en églises catholiques et habillée pour l’hiver de riches bâtiments art-déco.  Une sorte de cross-over entre Salzbourg et Vienne qui me rappelle que la Slovénie a grandi dans la Mittel-Europa, sous le giron du royaume Austro-hongrois. Ljubljana s'appelait alors Laïbach et la seule différence observable de prime abord pendant ces premiers hectomètres de promenade avec l'Autriche est l’utilisation de la langue slovène. 

egliseEn passant devant l’église de l’annonciation au cœur du centre-ville, je m’imagine la difficulté à contenir les différences urbaines, politiques, économiques, religieuses et historiques avec  une ville comme par exemple Skopje en Macédoine sous le régime Yougoslave. (…)
Cette église fransiscaine aux formes baroques italiennes donne sur la Ljubljanica; un petit affluent de la Save qui traverse ensuite toute l’ex-Yougoslavie jusque Belgrade ou elle y retrouve le Danube. Des ponts de toutes les époques l’enjambent. C’est sur un de ceux-là, le Zmajski most que l’on peut admirer les 4 dragons art-déco, symbole de la ville. On m’explique rapidement en souriant ironiquement que Ljubljana est construite à l’endroit où Jason a terrassée le dragon lorsqu’il remontait vers l’Adriatique avec ses potes les Argonautes dans la fameuse légende grecque.  En tous cas, c'est marrant de s'apercevoir que dans toutes les villes où il avait des marais, y'a toujours une histoire à endormir debout le peuple en proie à ses propres peurs pendant plusieurs siècles. Je n'ai plus qu'une chose à dire: Merci Jason, t'es un mec cool!

dragondragon2 

balkans 2011 834balkans 2011 836Ces considérations laissent planer un long silence jusque la cathédrale Saint Nicolas où les vantaux de son portail d’entrée tout en relief me captent un long moment. J'ai adoré!

 

 

balkans 2011 838Un peu plus loin, un autre pont. De bois cette fois et beaucoup plus récent. Ses rambardes sont habillées de cadenas portant le nom de leurs propriétaires amoureux. Cette manie se retrouve dans beaucoup de capitale désormais et l’idée d’un guide sur ces ponts à la con doit être à mon avis en préparation.  Peut-on envisager s’aimer sans devoir s’enchainer à quelqu’un sur un pont tout en n’ayant pas l’air démodé ?

balkans 2011 823100 mètres derrière, indémodable lui, le triple pont de l'architecte slovène Jože Plečnik. Maître oublié de l'architecture post-moderniste sauf pour les afficionados des écoles d'archi, son chef d'oeuvre peut être représenté par l'église du sacré-coeur à Prague ou par ce pont construit en 1929 juste avant que le royaume des Serbes, Croates et Slovènes ne se transforme en dictature serbe sous le nom de royaume de Yougoslavie !

  

balkans 2011 829De l’autre côté de ce pont nommé Tromostovje en « serbo-croate »,  une large rue piétonne et marchande débouche sur une grande place encore plus piétonne et marchande : La Mestni Trg. Elle fait office de forum principal.  En son centre, se trouve une sculpture fontaine de Robba inspirée par celle de la piazza Navona de Rome. Les amoureux doivent s’y donner rendez-vous avant d'aller prendre un verre en terrasse pour y admirer la vue sur l’hôtel de ville et la cathédrale St Nicolas. balkans 2011 840En continuant vers le Nord, on monte vers le château dit Ljubljanski grad qui surplombe la ville. Il fut déjà place forte lors du royaume des Illyriens au Vème siècle. En grimpant dans les allées du parc boisés, mon regard se pose en contrebas sur une église aux formes baroques très étrange: l'église des Ursulines  Dessinée par un architecte inconnu, elle est d'un style slovène indéniable.

 

La voix de Milan et de son groupe Laibach m’accompagne ensuite vers le château. Les marches militaires revu façon industriel par le groupe m’emmène à considérer l’histoire de la Slovénie et notamment sa relation avec la Serbie. A l’image d’un couple qui a vécu ensemble, qui s’est aimé puis séparé, la Slovénie est un peu la femme qui a pris conscience qu’elle était abusée par son mari devenu avec le temps un beauf un peu trop autoritaire.

milan_frasLeur histoire d’amour commence au lendemain de la 1ère guerre mondiale en 1918 quand la Serbie tyrannisée par l’empire Austro-hongrois d’un côté et par l’empire Ottoman de l’autre se voit enfin libérée de ces geôliers.  Galvanisée par la victoire, elle demande mariage alors à la Slovénie et à son autre cousine la Croatie. C’est ainsi que naquit un beau bébé appelé royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Malheureusement, comme tout couple, il commença à s’engueuler sévèrement pour des histoires de religion, de différents familiaux et d’héritage. Là, j'imagine que le mari prit peur et devint autoritaire: une baffe par ci, une autre par-là, le couple est en crise de 1929 et se transforme en dictature. Un deuxième bébé naquit : le royaume de Yougoslavie ; forçant ainsi les amants à vivre sous le même régime. En 1939, l’oncle Adolph débarque et fait du gringue à la cousine croate. Elle est séduite et  se venge dans le sang des exactions passées avec la Serbie. Le mal est là, l’amant se sent trahi, meurtri par ses anciennes maitresses.  A la libération, il les tiendra en respect manu-militari avec l’aide de tonton Staline. Parfois dans la douleur, ils tentent ensemble de construire une vraie vie de famille parce qu’il le faut bien quand on a des enfants mais le mari trompé est jaloux, sévère et intimidant avec ses maîtresses vengeresses.  Le mariage contraint tiendra jusqu’à la majorité des enfants et jusqu’à la mort de tonton Joseph et de son camarade Coco. A la première occasion, la Slovénie prend en otage le regard du monde entier pour montrer à quel point son mari est méchant avec elle. Pris sur le fait, par la surprise, il est contraint de la laisse partir. Déjà blessé,  le mari devient fou d’amour et se replie sur l’autre cousine. Il a appris sa leçon et jure déjà qu’on ne lui fera pas deux fois

En dix jours, la belle Slovène s’est fait la malle, elle a fait les yeux doux à sa vieille famille allemande et s’est libéré ainsi de son vieux mari aigri.

Le cerveau de ce putch inversé porte le nom de Janez Jansa. Chef militaire de la guerre d’indépendance, il est devenu président du gouvernement slovène pour la seconde fois en 2012. 

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balkans 2011 827balkans 2011 810

Sur la route qui m’emmenait vers Bled, possible lieu de villégiature du stratège militaire et actuel président de Slovénie Janez Jansa, je repensais à Milan Fras et à son groupe Laibach, au nouvel art slovène NSK et à cette  guerre des 10 jours de 1991 qui sonna le glas de la Yougoslavie et de la fameuse union des peuples slaves du Sud. Le coup de poker que La Slovénie tenta en déclarant son indépendance aurait pu tourner au vinaigre balkanique. Jouer la carte du David contre Goliath aux yeux des médias internationaux en misant qu’ainsi le pouvoir central de Belgrade ne pourrait pas riposter par la force était risqué. En 2011, Il en résulte que la Slovénie est encore le seul pays de l’ex-Yougoslavie à avoir intégrée l’union européenne en 2004 et à avoir adopté l’Euro en 2007.

 

piscine-camping***Camping***: La Slovènie a de très bon camping et L'Allemagne fait figure de France en comparaison, c'est pour dire!! Au nord de la ville, vous trouvez le Ljubljana Resort avec un complexe piscine gratuit pour les campeurs comme seul on peut en trouver en Europe centrale. Une auberge et un motel sont également proposé dans la structure. Bien desservi, c'est une bonne adresse pour un passage de quelques jours en famille sans prise de tête pour le parking.

27 octobre 2011

Sortie 3: Bled

Bled

balkans 2011 076De Ljubljana, il y a 40 minutes d’autoroute avant de pouvoir marcher sur l’eau du lac de Bled. Juste le temps de se mettre dans les oreilles l'album des Make Up 2, un groupe slovène 100% féminin. De style rock métal, on retrouve au chant Eva Breznikar que l'on connait aussi pour jouer avec l'autre grand groupe Slovène Laibach. (voir Virée balkanique: sortie 2: Ljubljana)

 

balkans 2011 100Autour de l’autoroute, la douce montagne alpine a quelque chose de vraiment Suisse. Ici, on l'appelle Alpe Juliennes. Le grand ruban d'asphalte est ensuite relayée par une départementale tout ce qu’il y a de plus banal qui donne sur le centre-ville de Bled.  Plutôt moche, commun,  celui-ci donnerait presque envie de faire demi-tour mais au bout de la rue commerçante: LE Lac. La première vision sur ses eaux bleu-turquoises perdues au milieu des montagnes évoque les paradis perdusPhoto 977Ce décor pourtant bien réel  abrite toutes les conditions pour être le théâtre d’un de ces contes magiques enfantins: un château, une île en son centre avec une église un peu vénitienne, des bateaux en forme de cygne, des pontons qui survolent la grève, des plages de sable blancs, des batisses début de siècle dernier, des demoiselles mélancoliques qui se prélassent au soleil, des chalets en bois, une eau étrangement chaude pour un lac de montagne…Gasp !! On s’attend même à croiser Blanche-neige ou quelques lutins de la comté en maillot de bain…Enfin, si louis II de Bavière avait été Slovène, ce romantique mégalomane allemand y aurait fait construire ici son château de Neuschwanstein, ça c’est sûr !

balkans 2011 034C’est sur les hauteurs du lac dans un chalet près de la gare bled-jezero (prononcez bled iéjéro car le J est un I et le Z un J !) que j’ai croisé l’âme de Josip Broz alias Tito et celle d’Edvard Kardelj.  Tito avait sa résidence d’été sur le lac de Bled, il passait j’imagine dans ce qui est devenu l’hôtel de la villa Bled de longs moments de réflexion avec son bras droit slovène : Edvard Kardelj. Théoricien , stratège, philosophe,  beaucoup attribue à Edvard d’être la tête pensante de la fédération yougoslave. Lui le slovène, l’autre le croate, leurs deux « familles » se côtoient depuis l’Empire Austro-Hongrois.

 edvard-kardeljAu sortir de la première guerre mondiale, ces Slovènes et Croates étaient partie prenante dans l’alliance avec les Serbes pour la construction démocratique du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes. On retrouve d’ailleurs  cette unité dès l’empire romain avec le royaume d’Illyrie qui longeait toute l’Adriatique.  La Serbie était du côté des vainqueurs de la guerre 14-18. Son peuple avait été opprimé à la fois par l’Empire des Habsbourg et l’empire Ottoman Turc. Avec sa nouvelle position sur l’échiquier européen à la suite des accords de Trianon, les peuples slaves ont voulu tenter l’expérience démocratique via la monarchie constitutionnelle. S’allier, c’était aussi devenir plus fort sur tous les plans mais les tensions communautaires, les luttes intestines politiques et les attentats menèrent à l’instauration de l’ordre. En 1929, le 1er royaume totalitaire de Yougoslavie est décrété. Slovènes et Croates sont déjà victimes de l'opression des monarchistes serbes et ça ne fait que commercer…       De 45 à 80, avec Tito, le communisme et les théoriciens comme Edvard Kardelj, les différences de religion, de peuple, de langage, d’écriture et de rapport économique étaient contenues, réfléchies, voire communistiquement idéalisées. En 1967, Le glissement vers la notion de fédération plutôt que de nation est clairement explicité par Tito qui déclare: « le terme Yougoslave signifie être membre de notre communauté socialiste et non pas membre de notre nation!!! »
Voilà, point barre ! Fin de la nation yougoslave !! ! Les régions deviennent petit à petit encore plus autonomes. Elles ont même une armée (genre police de région) mais toujours soit l’égide d’un pouvoir central (trop ?)puissant.

 balkans-2011-047

Yougoslavie signifie : pays des slaves du Sud et certains diront qu’au travers de cette appellation (non controlé ?!), on y décèle déjà une imposture  car les Albanais du Kosovo et les Hongrois du Voïvodine en Serbie n’ont jamais eu de rapport avec le peuple Slave.

 DSC_0002En Slovénie, je pense qu’on en avait marre de subir la fédération soit disant yougoslave !! En 80, Tito passe l’arme à gauche et les régions Slovènes et Croates n’attendent plus grand-chose de la fédération.Des  structures secrètes se préparent dans l’ombre, la gastro-entérite de la fédération yougoslave commence à faire des siennes.
Mais comment le MSNZ (structure secrète de commandement alternatif slovène) peut-il déjouer les plans de la JNA (l’armée populaire yougoslave) ? 
Réponse 1: utiliser les médias internationaux et les prendre à témoin.
Réponse  1bis : renforcer les liens avec l’Europe de l’Ouest
Réponse 2 : pas de ligne de front, mais des attaques éclairs par petit groupe à l’encontre d'un pouvoir central très lourd à coordonner.
Réponse 3 : un digne héritier slovène et stratège est là pour organiser et penser tout ça : Janez Jansa.  La Slovénie aura son général de Gaulle, il est actuellement en 2012 président pour la deuxième fois.  Au terme d’une guerre de 10 jours, la Slovénie acquiert son autonomie officiellement le 7 juillet 91.

 Photo 962Tout en passant devant  les eaux paradisiaques du lac pour retrouver mon véhicule, je compris surtout que la Slovénie était la nation de la fédération Yougoslave la plus riche et  la plus proche des pays de l’Ouest par la distance, les mœurs, l’histoire, la religion et les relations et que toutes ces raisons formaient le lit du désir de s’affranchir de ce mariage forcé qui avait trop duré.
Il était temps maintenant de rejoindre la Croatie, terre natale de Josip Broz alias Tito.  Direction Plitvice, un autre lac au coeur des conflits Serbo-croates et de la république serbe de Krajina. Ce haut lieu du tourisme mondial avait certainement beaucoup encore à m’apprendre sur l’imbroglio balkanique qu’est devenu l’ex yougoslavie.

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balkans 2011 073

***Camping***:C'est LE camping du lac. Hyper bien placé au bout du lac, il donne sur une superbe plage où on peut louer ces bateaux cygnes. Sur place on trouve un supermarché, un resto, des cabanes bois à louer avec Bathtub extérieur, des emplacements agréables, des jeux pour les enfants. Petit bémol, il est souvent plein et un peu cher et le train de 19h30 peut gener certains mais c'est vraiment camping de qualité +++                             http://www.camping-bled.com/

26 octobre 2011

...SLOVENIE

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26 octobre 2011

sortie 4: les lacs de Plitvice

les lacs de Plitvice

Il faut entre 3 et 4 heures pour relier bled à Plitvice.

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27 juin 2011

...ITALIE

italie

 ......

 

 Venise (Avril 11)

26 juin 2011

Venise en quelques "clichés"

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Il y a des villes qui sonnent "cliché": Las vegas, Vesoul, Honk kong, Los angeles et Venise en sont des exemples réputés; encore que  Vesoul, j'en suis pas si sûr!!
Paradis nuptial pour couple conventionné, car de touristes retraités, gondoles et gondoliers, carnaval pour masse populaire en mal de romance, verre de Murano pour mémère ou encore palace multi-étoilés pour riches étrangers sont des exemples de la large panoplie des clichés venitiens disponible depuis que le tourisme existe.
Avant que la cité ne finisse inexorablement sous l'eau, ne va t'elle finir par être engloutie par son flot permanent de touristes? Les aqua-alta de plus en plus nombreuses ne seraient-elles pas l'image d'une indisgestion trop douloureuse de touristus voyageurus?
D'ailleurs, à en croire certaines visions, on se demande parfois si le grand canal n'a pas été rebaptisé Main street of waltDisney Venisia. 
Qu'en est-il réellement de l'âme de la ville ? Peut-on retrouver le charme surranné des dessins d'hugo Pratt en suivant Corto Maltese ?
Le commissaire Brunetti habite t'il vraiment la cité des Doges? Y'a t'il encore de vrais venitiens? Est ce que les chats venitiens mangent des gatto dans le ghetto? Le spritz est-il orangé ou rosé?
Venise s'auto-caricature t'elle autant que les Black eyed peas?
Et pour en finir, est-on en droit de se poser toutes ces questions pour savoir si ça vaut encore le coup de voir Venise afin de vérifier l'adage: Voir Venise et mourir.
Pour entamer la visite et partir en quête de réponses à toutes ces questions, un peu de pragmatisme: parlons transport et logement...

Venise_010_0001Venise_012_0001Transport:
J'ai choisi le train pour des raisons économico-romantique. En effet l'arrivée en traversant la mer façon Jésus de Nazareth est magique et la sortie de la gare face au grand canal grouillant de vie est inoubliable. Pour ce faire, j'ai réservé des billets-prems 3 mois avant à minuit pile pour être sûr de bénéficier des 70€ l'aller en 1ère classe. Petit bémol, dès les premières côtes vers Dole, la machine a cassé! Conséquence: 4 heures de retard!! Mais voyons le verre à moitié plein:  70€ les 15 heures de voyage, ça nous fait du 4€60 l'heure de train!! Pour être rentabilisé, c'est rentabilisé!! Et ça tombe bien car j'adore le train!! Bercé au rythme du Tat tatt tat toum, Tat tatt tat toum, on s'emerveille le long d'un parcours de nuit qui passe en France par Dijon et Dole. En Suisse par Vallorbe, Le lac Léman, Lausanne, Montreux, Martigny, la vallée de Sion, Brig et son tunnel du simplon puis en Italie par Domodossola, le lac Majeur, Milan, Bergame, Brescia, le Lac de Garde, Verone et Padoue. Venise_001Venise_002Partis vers 20h30, on est donc arrivé à 13 h au lieu de 9 heures du matin. Ca nous aura permis de partager de bons moments avec nos compagnons de chambrée de 6 mètres carré. En effet, pour 70€, il ne faut pas s'attendre à être seul. On est 4 par compartiment en 1ère classe soit un ratio de 1,5 mètre carré par personne! On s'explique alors le pourquoi des personnes priant devant les voitures-lit du Paris-Venise. Ce n'est pas par bigoterie chrétienne mais tout simplement pour ne pas tomber avec de jeunes énervés, des enfants qui hurlent et pleurent, des italiens footballeurs ou encore des gaulois ronfleurs.  Enfin, grâce à notre retard, on a pu apprécier le généreux petit déjeuner offert par la compagnie de train italien: Une bouteille d'aqua minerale et 4 gaufrettes! Royal!! Une gaufrette chocolat par heure de retard à grignoter tendrement en admirant le paysage italien de la région du lac majeur et du lac de Garde. Alors, n'hesitez plus: sans ironie et sans tirez sur l'ambulance, PRENEZ le train, ça vous fera déjà des souvenirs!!

Venise_050Logement:
Autant le trajet en train ou en avion s'est plus que démocratisé, autant le coût du logement est delicieusement indescent. On peut pour alléger la note loger sur le continent ou les îles mais pour profiter pleinement de la magie de la cité, il faut loger dans ses murs. Il y a pléthore de mauvais plans et on trouve difficilement du potable en dessous de 120€ la nuit pour 2. Le mieux est peut être de louer un appartement à la journée pour ainsi rentrer se faire à manger car l'addition pour la restauration est aussi sujet à l'arnaque permanente. Personnellement, nous étions chez l'habitant dans un palais vénitien. Vous savez l'ami de l'ami de l'ami de l'ami qui peut t'héberger moyennant contribution alors si tu es mon ami...A bon entendeur!


venise_quartier3 à 4 jours minimum sont nécessaires en marchant bien pour se faire un aperçu correct de Venise et alentours. Il ne faut pas négliger la lagune et les îles autour de la cité des Doges composée elle-même de 5 quartiers assez differents.
Nous avons articulé nos ballades autour de ses quartiers ainsi nous avons fait le premier jour les poncifs touristiques de la ville autour de la place saint Marc, ses musées et le quartier San Marco comme ça: c'était fait!
En Jour 2: Le quartier bobo étudiant du Dorsoduro ,le musée d'art comtemporain, d'art moderne et le quartier grouillant de San Polo.
En Jour 3: Les iles de Burano et Torcello en bout de lagune, le quartier populaire du Cannaregio et la remontée du grand canal.
Et en Jour 4: L'inévitable quartier du Castello et l'hôtelier quartier de santa Croce.

 

Jour 1:
Ce premier jour, nous avons décidé de suivre la foule et de nous perdre en suivant à la boussole la direction de la place Saint Marc.Venise_033 On a toujours un peu l'impression que l'on va se perdre dans la cité mais en réalité on tombe toujours sur un endroit, un campo, une place, un palais, une trattoria que l'on a déjà vu et rapidement on a la sensation que l'on connait Venise comme sa poche. Il faut dire que les nombreux écriteaux indiquant les endroits-clés de la ville ne manque pas. Les grosses artères sont toujours pleines à craquer de badeaux qui se suivent et c'est rapidement assez désagréable alors on tente les petites veines parallèles qui nous emmènent dans un Venise un peu plus confidentiel. N'empèche que plus on se rapproche de son coeur, plus il y a de petits globules touristicus et plus les axes de circulation sont sursaturés. Aux abords de la place, on frise l'embolie cardiaque et le double pontage des canaux de la ville.

Venise_034On tombe enfin sur cette grande place Saint Marc avec son campanile en briques, l'incroyable basilique au style métissé, l'horloge, la palais des Doges, le pont des soupirs et la mer... Pas grand chose à ajouter aux pléthores de sites et de bouquins qui parlent de cette place si ce n'est qu'il faut évidemment visiter le Palais des Doges et ses prisons pour se mettre dans l'ambiance de ce que pouvait être Venise à l'époque de sa grande république indépendante. Dire que c'est Napoléon qui y mettra fin... Dire aussi que l'entrée du palais est aux alentours des 15 €.  ... A l'intérieur, on découvre une cour qui distribue les differents batiments de visite du 14ème siècle. On suit ainsi un parcours qui nous emmène découvrir les institutions de la république de Venise. Salle de justice, salle du grand conseil avec son tableau de 24 mètres de long, prisons, etc... Toutes les salles que l'on visite sont agrémentées de toile de mâitre genre Tintoret. On est à la fois au Louvre et à Versailles.

Venise_038Sur le toit du palais des Dogs, pas de statues de dominique Laboubée chanteur de notre légendaire groupe rouennais. Néanmois, on aperçoit le coté de la basilique et le haut du campanile avant de passer dans le pont des soupirs en pleine réfection bien sponsorisée.

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Vu de l'intérieur du pont des soupirs sur la mer. Dernière vision des prisonniers sur le monde extérieur.

 

 

 

 

Venise_030D'un style byzantho-gothique, la basilique de Venise n'a pas d'égal architectural. Son sol a pris la forme des vagues qui la caressent et ses murs dorés à l'or fin mérite l'heure de queue pour la visite gratuite. Chose assez rare pour Venise car toutes les autres sont payantes.

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Venise-095Sur mer comme sur terre, le quartier Saint Marco est souvent embouteillé... C'est LE quartier rempli de touristes qui fait qu'on se demande si c'est pas un peu too much class for the neighbourhood Venise. Bref, c'est un incontournable qu'on aimerait contourner... 

 

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 Jour 2:
Ce deuxième jour, nous avons traversé le grand canal pour nouq perdre dans le quartier du Dorsoduro et de san Polo pour arriver sur le pont Rialto.

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Pour enjamber le grand canal, il n'y a que 4 ponts. Le dernier avant la mer qui dessert le quartier du Dorsoduro est un pont de bois nommé pont de l'académie en référence au musée éponyme. Sur ce pont, la vue sur le grand canal est une des plus magiques. Toujours en mouvement, on pourrait passer des heures à regarder, entendre, sentir vivre Venise.

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 Venise_083j'ai beaucoup aimé ce quartier de la ville. Plus aéré, plus vivant de vrais gens du cru, il révèle Venise et la sauve des lieux communs qui l'envahissent. C'est ici que l'on peut gouter de vrais pizzas,  humer l'odeur maritime du poisson au gasoil en entendant gouailler l'italien fier de l'être. De campo en campo et de rio en rio, on se déplace l'air ravi et rassuré d'avoir fait le bon choix car c'était pas gagné d'avance. Peu de monument donc mais une ambiance populaire où ont choisi de s'inviter logiquement l'art moderne et contemporain. Peggy Guggenheim d'un bord et François Pinaut de l'autre orne ce quartier moderne et estudiantin. Loin de la polémique gauchiste franco-francaise qui suit l'affaire P., il faut se demander réellement ce qu'il y a de choquant au point de boycotter l'art contemporain dans cette affaire... Bon, concrétement puisqu'il le faut, remettons tout à plat. Nous avons donc ici à faire à un industriel qui aime l'art et qui a du fric. Il le fait sur vous, moi, la société et il décide de le réinvestir dans l'art pour vous, nous, la société. De quoi se plaint-on alors?? Qu'il ne le réinvestisse pas dans les armes??? la boisson?? A mon avis, le dogmatisme commence là où les idées s'arrêtent et c'est vraiment dommage que quelques têtes mal pensantes estampillées rouge aient pu laisser ce grand projet de gauche à la droite libéraliste.

Venise_077Cependant c'est vrai, je le concède, ce beau cadeau enrubanné par Jeff Koons est doublement payant car il faut payer pour voir ce que l'on a concédé et ça c'est très génant. Je propose alors d'aller au bout d'une idée simpliste: boycottons tous les musées privés, les Guggenheim et autres fondation Maeghe! On le sait, il n'y aura pas de juste milieu entre le tout capital et le tout état. On se doit de panacher pour être vrai. Ce qui nous ronge: c'est  l'excès, l'extremisme. Ce cas Pinot n'en est pas un! C'est au contraire pour moi un exemple de panachage, un acte réfléchi d'équilibre économique qui devrai être acueilli par l'ensemble de la communauté. A l'instar de l'enfant grandissant au bout de la punta della Dogana et qui se questionne sur la portée philosophique d'une grenouille trouvé en ces lieux, on se doit comme lui de se poser des questions sur le monde pour grandir et d'y trouver des réponses. En tout cas, moi, c'est ce que j'en pense... tout seul!!

 

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En remontant vers le Nord, vers le quartier de San Polo qui grouille autant que celui de Marco, on peut trouver une Venise authentique, délabré, marqué par le temps, c'est rare, precieux et ça disparait très rapidement, dommage de refuser les rides de son histoire... 

Venise_091 

Venise_097 Venise_096Direction le troisième jour en deux coups de rames. Le gondolier nous fait traverser la grand canal pour 50cts. Il appelle ça le Traghetto, c'est comme une gondole collective sauf que c'est beaucoup moins cher!!!

Jour 3:
Venise 130Ce troisième  jour, nous avons décidé de prendre le vent et de goûter la matrice de Venise. direction la lagune avec un système de transport en commun original qui permet à tous pour un prix très élevé de visiter les differentes îles.  Pour info, il y plusieurs forfaits transports. Nous avons choisi le 24 heures afin de faire le grand canal le lendemain. Le prix  devait être aux alentours de 18€/pers si j'ose encore m'en souvenir!! (le gasoil est très très cher là bas!!) Nous restait donc le choix des îles à visiter parmi Burano, Murano, St Michelle, Guidecca, lido ou Torcello. Nous avons éliminé le Lido car il y a des voitures, St Michelle car c'est un cimetière, Guidecca car c'est trop près de Venise et Murano car c'est une annexe verrière de Walt Disney. Nous avons donc choisi par conséquent Burano pour ses couleurs ainsi que sa voisine Torcello pour sa campagne et son histoire.

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Venise-120Voilà, s'il y a un coin ultra-photogénique number 1 en Europe, c'est bien BURANO. De la couleur, le campanile de l'église San Martino presque à l'horizontale, des vêtements qui sèchent sans pudeur à l'italienne, une île à la taille parfaite pour être découverte en quelques heures: sur Burano tout permet d'oublier le reste! Conseil avisé: y aller le matin car l'après midi, c'est Disneyland... Une attraction touristique ringarde sur la dentelle de Venise se croche à cette île comme le verre à Murano, le fond est  véridique car l'île exportait les plus belles dentelles d'Europe au XVeme mais l'exploitation actuelle est un chalans à touristes. fuyez cette mascarade et faites le tour de l'île pour admirer d'autres dentelles. Celles qui composent tous les soutiens-gorges et les culottes des habitantes de Burano!!! Leurs dessous flottent et balottent ainsi au vent iodé et diffusent une odeur de lessive bon marché qui nous délie l'imagination. L'île si déserte le matin se peuple alors de fantômes féminins au courbes délicates, italiennes, charnelles et marines.......J'adore BURANOOOOOOO!! allez savoir pourquoi...

 

Venise-128L'après-midi, reprenez le bateau pour aller sur l'île d'en face: Torcello. C'est la plus vieille île de la lagune. Ses premiers habitants y vivaient depuis le VIeme siècle. Elle compta jusque 10 000 âmes à son apogée vers le Xème siecle. Envasée, rongée par la Malaria, la plus riche des îles de la lagune y laissa la nature reprendre ses droits, l'île compte actuellement une cinquantaine d'habitants.  Sur place, il y a la cathédrale Santa Maria Assunta bâtie en 639 qui se visite (assez chèrement d'ailleurs). cela tient au fait qu'elle recèle des fresques en mosaïque dorée très rare comme celle du jugement dernier.  autour de l'édifice religieux, on navigue entre des vestiges de l'antiquité disposé ça et là comme le soi-disant trône d'attila. L'île est très champêtre, un unique chemin coincé entre un canal et des champs d'herbes sauvages vous mènent jusqu'au site ancien. Sur la route, des guinguettes presque calmes, un resto, un souvenir de l'auteur américain Hemingway qui aimait y passer ses journées puis un champs, des familles italiennes qui jouent au football, des oiseaux migrateurs qui s'approchent du lointain et le calme reposant du fond de la lagune...

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Jour 4:

Venise 153En fin de troisième journée, nous avons profité de notre forfait transport pour nous reposer les pieds et effectuer l'inévitable remontée du grand canal. Deux vaporetto le font: le 1 et le 2.  Le premier est un tortillard bondé qui s'arrête à chaque arrêt. Le deuxième quand à lui, s'arrête tous les 2 ou 3 stop donc concède plus de place aux voyageurs en quête de panorama sur les palais qui bordent le grand canal. Cette activité est très prisé des touristes mais reste incontournable avec la place St-marc car on y voit des palais qu'on ne peut voir que du milieu du canal. Bluffant, il faut l'avouer, la remontée d'une des plus belles avenues du monde vaut à elle seule le voyage...

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corto-malteseLe lendemain, nous avons suivi les traces de Corto Maltese dans le quartier du Canareggio et du Castello respectivement au Nord et à l'Est de Venise. Ces quartiers sont les plus populaires. Enfin, c'est relatif, disons que dans ces quartiers, on croise l'autochtone un peu plus que le touriste. On se perd dans de petites ruelles pleines de cul-de-sac, on se guide au cris des enfants dans le ghetto juif, on s'arrête en terrasse devant l'arsenal pour se prendre un café américano ou un ultime Spritz, boisson vénitienne par excellence un peu amer à base d'Aperol. Plus loin, on flâne dans un marché low-food et encore plus loin, on se repose à l'ombre des arbres du jardin de la Biennale avant d'aller se restaurer autour de la via Garibaldi.

 

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A la frontière du Canareggio et du Castello se trouve le campo de Santa Maria de Miracoli. C'est une église  du quatrocento toute en marbre. Elle est unique pour Venise et porte un charme féminin assez troublant. L'hospedale (l'hôpital) à quelques encablures est de la même facture.

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C'est autour de L'arsenal que plane l'âme de Corto. Devant les lions, il aimait se promener...

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Priorité à droite dans les rios du canareggio!!

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 4 jours sont un minimum pour passer au dessus des lieux communs sur Venise car en effet, la cité des Doges va au délà de cette idée réductrice bien réel. Le quartier le moins intérressant m'a semblé être L'hôtelier Santa Croce encore que... Les inévitables sont nombreux et adaptables au goût de chacun mais il est fort à parier que la remontée du grand canal soit un choix partagé de tous avec la place San Marco.

Mes + à moi: Le quartier de l'arsenal dans le Castello, le Spritz (boisson vénitienne), Burano et ses soutiens-gorge, un monde sans voiture, l'ambiance sonore que restitue la ville, les ballades nocturnes dans les ruelles, les marchés cachés, le grand Canal, le vaporetto qui sent le gasoil, l'esplanade de la gare quand on arrive de bon matin, le mystère de ces ruelles fantômatiques ...

Mes - à moi : La difficulté à trouver de bonnes part de pizza, le monde, le monde, le monde, le prix des victuailles, les restaurateurs qui nous prennent pour des américains, le prix de visite des églises, les conneries sur le carnaval et ses masques à 2 balles, les mémères françaises qui se la pêtent en disant qu'elles adoooooooorent Venise, le surplus de Gondole...

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8 janvier 2011

...FRANCE

1 janvier 2011

Cap Gris-Nez: un oeil sur l'Angleterre

juin2010_004 Il y a des endroits qui laissent sans voix, sans commentaires. Ce bout du monde en est un. Le Cap Gris-Nez fait face à l'Angleterre et aux falaises de Douvres à moins de 30 km. On y partirait presque à la nage en bouée-canard avec pour seule bande-son un de ces morceaux bucoliques d'Autour de Lucie...

angleterreAvec un peu de ciel bleu, on regarde de haut la perfide Albion en sifflotant Dover Beach des Bangles. La lande est battue par le vent, l'herbe est rase, parfois à la limite de la steppe: un autre finistère... En face, on apercevrait presque les baigneurs et les maisons de pêcheur. Est ce qu'on nage à gauche sur les plages de Folkestone ?

blanc_nezA gauche, un autre cap: le Blanc-nez. Plus loin de l'Angleterre mais plus haut donc on voit autant.

blancnez Pour rallier le Blanc-nez, il faut suivre la côte qui passe par les plages de Wissant en écoutant BBC2 que l'on capte loud and clear everywhere on the coast.

juin2010_017Du haut de ces 134 mètres, le Blanc-nez offre un panorama 5 étoiles sur l'entre deux cap.

juin2010_018La plage, les falaises, les champs, la mer, le calme, le GR et le vent qui souffle...un air de liberté souffle sur le Pas-de-Calais.

juin2010_021Juste derrière le cap blanc-nez, on redescend vers les villages côtiers au noms évocateurs de Sangatte et Blériot-plage. En forme de trait, ils longent la plage. Hors-saison, on y croise en cas d'affluence une ou deux personnes maxi sur ses plages. Pour trouver du monde, il faut pousser jusque Calais et sa plage. En juin, le vent frais et salé paralyse un peu les zygomatiques mais les barquettes de frites avalées sur un banc en regardant les cabanes de plage, la mer et l'Angleterre réchauffent tout ça très vite.

juin2010_023De la grève, on ne se lasse pas de regarder le ballet des navires trans-manche. De toutes compagnies et de toutes tailles, Il y en a beaucoup et tout le temps...comme les gôélands. A Calais, c'est ce qu'on a de mieux à faire avec un petit détour par le beffroi (pas de photo de l'emblème du Pas de Calais, il était baché). Le reste de la ville reconstruit après la guerre est à mon avis une perte de temps inutile qu'il faut mieux réinvestir dans le centre ville de Boulogne à 30 bornes au Sud-Ouest.

juin2010_030A Boulogne, il y a deux mondes temporels qui se toisent et se croisent. Le monde du bas avec son port et sa ville moderne et le monde du haut avec sa vieille ville médièvale. Des barres d'immeubles désuets des années 50-60 composent le monde d'en bas avec quelques barraques à frites. C'est le décor où est venu s'installer Nausicaa: un des plus beaux aquariums de France.  Mais le joyau est ailleurs...Au dessus...Dans la ville-haute de Boulogne. Ce monde d'en haut est ceinturée par des remparts qui font offices de porte du temps. A l'intérieur, tout pour ravir le promeneur amoureux d'histoire et de vieilles pierres: un chemin de ronde, des petites rues pittoresques, une basilique du 18ème, des églises et des échoppes médiévales, un beffroi du 11ème, un musée de renommée internationale... En haut de la rue principale, près de la basilique Notre-Dame, il faut entrer dans cet étrange magasin de bonbons: véritable musée du vrai roudoudou, du coco-boher et autres mistrals gagnants...

juin2010_032...Puis redescendre l'artère principale de la vieille ville vers le beffroi du XIème et l'Hôtel de ville avant de repartir avec une autre idée de la région du Boulonnais.

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